[PAGE_2]Construire la croissance : quels chiffres, quelles contributions ?[/PAGE_2]
[PAGE_3]La déflation s'installe, de quoi est-elle le symptôme ?[/PAGE_3]
[PAGE_7]Une économie sous perfusion publique[/PAGE_7]
[PAGE_8]Avec les États-Unis, le risque est anticipé, mais pas nécessairement maîtrisé[/PAGE_8]
[PAGE_11]Conclusion[/PAGE_11]
CitationLe débat autour de la fiabilité des statistiques chinoises n’est pas nouveau, mais ressurgit de manière accrue depuis le Covid-19. La suppression ou la modification de la méthodologie de certains indicateurs – comme celui du chômage des jeunes, mais aussi de nombreux sous-indicateurs de production sectoriels ou en lien avec le secteur immobilier – ont accru l’impression de "boîte noire statistique" autour de la Chine. Exemple représentatif, le nombre de défauts sur le marché obligataire non-souverain a ainsi nettement baissé depuis un an, alors que de nombreuses entreprises sont en difficulté, signe que les autorités préfèrent régler les problèmes en amont plutôt que de s’engager dans des procédures – encore assez floues – de restructuration.
La croissance chinoise décélère et le consensus croit de moins en moins aux cibles officielles du gouvernement (5% en 2025). Loin des promesses de rééquilibrage, l'économie s’oriente de plus en plus vers un modèle industriel exportateur plutôt que vers la consommation intérieure. La déflation, conséquence de déséquilibres structurels (démographie, surcapacités, crise immobilière), affaiblit la profitabilité des entreprises et la consommation et pèse sur la croissance potentielle.
L'État reste au cœur du modèle productif, de sa montée en gamme, de ses succès comme de ses excès ou ses lenteurs, mais déforme l'économie en favorisant l'offre au détriment de la demande, et en soutenant un modèle créateur de surcapacités que le monde regarde avec de plus en plus de défiance. Face à la guerre commerciale qui s’annonce, la Chine devra batailler pour conserver ses parts de marché et surtout surmonter un blocage technologique imposé par les États-Unis dans des secteurs-clés où elle reste dépendante.
La transition énergétique accélère pour des raisons écologiques, géopolitiques et économiques, mais se heurte à la poursuite d'une croissance quantitative. Malgré ses performances manufacturières, l'avenir du modèle chinois demeure incertain, dans un contexte d'opacité statistique et politique.