CitationL'indicateur du climat des affaires de l'Insee se stabilise à un niveau inférieur à sa moyenne longue, mais qui reste compatible avec une croissance faible de l'activité, le seuil de retournement empirique de l'activité se situant autour de 80. Cela conforte notre scénario pour la France récemment publié, avec une croissance faible prévue au premier semestre 2025. Les perspectives d'investissements dégradées révélées par l'enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie renforcent par ailleurs notre prévision d'un investissement des sociétés non financières qui ne rebondirait qu'en 2026.
L'Insee a publié les résultats de ses enquêtes mensuelles de conjoncture, et l'indicateur synthétique de climat des affaires pour le mois de janvier 2025. Celui-ci reste quasi stable, à 95 (+1 point après arrondi), après avoir enregistré une baisse continue depuis le mois de septembre. Il demeure inférieur à sa moyenne de long terme de 100. En glissement annuel, l'indicateur perd un peu moins de 4 points. Dans les services, le bâtiment et le commerce de détail, le climat des affaires est stable, tandis qu'il faiblit dans l'industrie et le commerce de gros.
Le climat des affaires est inférieur à sa moyenne de long terme (100) dans tous les grands secteurs d'activité. Dans les services, le commerce de détail et le bâtiment, le climat des affaires se stabilise respectivement à 96, 97 et 98. Les services sont minés par une demande prévue jugée faible, mais jouissent tout de même d'une amélioration des perspectives générales du secteur. Dans le bâtiment à l'inverse, les perspectives générales du secteur sont jugées plus dégradées que le mois précédent, ce qui est contrebalancé par l'opinion plus positive des chefs d'entreprise sur leur activité future. Enfin, derrière la stabilité du climat des affaires dans le commerce de détail (et le commerce et la réparation automobile), se cache le rebond des soldes d'opinion sur les effectifs prévus et ventes passées, effet nuancé par le solde sur les intentions de commandes qui se rétracte. Les indicateurs de climat des affaires dans l'industrie et dans le commerce de gros perdent tous deux 2 points (par rapport à décembre 2024 pour le premier, et novembre 2024 pour le second qui est bimestriel). Le commerce de gros souffre du déclin des soldes sur les ventes passées et les livraisons reçues de l'étranger, et le climat des affaires y atteint son niveau le plus faible depuis septembre 2014 (hors Covid). L'industrie, quant à elle, pâtit en grande partie de l'effondrement des soldes d'opinion sur les carnets de commandes, tandis que ceux relatifs à la production et aux perspectives globales progressent. L'institut a aussi publié les résultats de son enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie, qui vient enrichir l'enquête mensuelle. Fait notable, les chefs d'entreprise sont très pessimistes quant à l'évolution future de leurs investissements : le solde se dégrade nettement par rapport à octobre 2024 (-8 points), et rallie ainsi son plus bas niveau depuis la création de la série en octobre 2021.
Enfin, l'indicateur du climat de l'emploi, qui se situe sous sa moyenne de long terme (100) depuis juin et s'était avéré très fluctuant ces derniers mois, augmente d'un point par rapport à décembre (à 98), surtout grâce à l'amélioration du solde sur les effectifs prévus dans les services (hors intérim).
Notre opinion – La morosité du climat des affaires est imputable à une demande future et des carnets de commandes estimés dégradés dans la plupart des secteurs, ce qui, en somme, corrobore les résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France que nous évoquions la semaine dernière.
L'indicateur du climat des affaires de l'Insee se stabilise à un niveau inférieur à sa moyenne longue, mais qui reste compatible avec une croissance faible de l'activité, le seuil de retournement empirique de l'activité se situant autour de 80. Cela conforte notre scénario pour la France récemment publié, avec une croissance faible prévue au premier semestre 2025. Les perspectives d'investissements dégradées révélées par l'enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie renforcent par ailleurs notre prévision d'un investissement des sociétés non financières qui ne rebondirait qu'en 2026.
Article publié le 24 janvier 2025 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine