CitationLa révision des comptes trimestriels porte finalement l'acquis de croissance à l'issue du troisième trimestre à +0,8% pour l'année 2023. Notre prévision de croissance annuelle, à +0,9%, reste atteignable. Celle du gouvernement, à +1,0%, semble désormais optimiste. Il faudra suivre l'évolution de la consommation, avec une baisse de la consommation des ménages en biens en octobre selon l'Insee, à -0,9% (après +0,0% en septembre, chiffre révisé en baisse de -0,2 point), alors même que la baisse de l'inflation se matérialise pleinement, à +3,4% en glissement annuel en novembre (au sens de l'indice des prix à la consommation) d'après les résultats provisoires de l'Insee, après +4,0% en octobre et +4,9% en septembre. L'évolution de l'investissement, jusqu'ici étonnamment résilient, pourrait aussi être cruciale.
L'Insee a publié jeudi 30 novembre les résultats détaillés des comptes trimestriels du troisième trimestre 2023. La croissance est révisée en baisse, à -0,1% sur le trimestre (contre +0,1% selon la première estimation parue fin octobre).
L'Insee a publié jeudi 30 novembre les résultats détaillés des comptes trimestriels du troisième trimestre 2023. La croissance est révisée en baisse, à -0,1% sur le trimestre (contre +0,1% selon la première estimation parue fin octobre). La révision provient principalement d'une révision en baisse de l'investissement, surtout celui des sociétés non financières. Si cette légère baisse de l'activité n'est pas une bonne nouvelle pour l'économie française, l'activité reste proche de la stabilité au troisième trimestre. L'histoire n'est pas non plus grandement modifiée : une nette reprise de la consommation des ménages et un investissement des entreprises qui reste résilient face à la hausse des taux d'intérêt. C'est bien le commerce extérieur qui plombe la croissance au troisième trimestre, non pas la demande intérieure. Il faut par ailleurs rester prudents car les chiffres de croissance de l'Insee pourraient encore être modifiés dans les prochains trimestres.
La révision de -0,2 point de la croissance du produit intérieur brut (PIB) en volume au troisième trimestre s'explique principalement par une révision en baisse de l'investissement total, qui croît de seulement 0,2%, contre +1,0% initialement estimé. Celui des sociétés non financières explique la majeure partie de la révision, avec une hausse de 0,5% sur le trimestre, contre +1,5% dans la première estimation de l'Insee. L'investissement des ménages est aussi révisé en baisse, avec finalement une nouvelle diminution, à -1,1% contre +0,1% dans l'estimation initiale. La légère hausse de l'investissement total au troisième trimestre montre sa relative résilience dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, bien que celui-ci soit affecté, avec une baisse de l'investissement des ménages pour le cinquième trimestre consécutif et un ralentissement de l'investissement des sociétés non financières.
La consommation des ménages rebondit au troisième trimestre, mais moins fortement qu'initialement estimé, à +0,6% (contre +0,7%). Cette hausse reste importante et concourt à une contribution forte de la demande intérieure finale (hors stocks) à la croissance après trois trimestres d'atonie, à +0,5 point, bien que cette dernière soit inférieure à l'estimation précédente de l'Insee (+0,7 point).
C'est bien le commerce extérieur qui plombe la croissance au troisième trimestre, avec des exportations en baisse (-1,0%, soit un repli toutefois moindre qu'initialement estimé, à -1,4%), tandis que les importations sont finalement quasi stables (+0,1% contre -0,5% précédemment estimé). Les variations de stocks, qui avaient largement participé à la croissance « surprise » de +0,6% au deuxième trimestre, contribuent cette fois négativement à la croissance (-0,2 point), mais un peu moins qu'annoncé par l'Insee dans la première estimation (-0,3 point). Cette révision favorable permet de compenser celle du commerce extérieur au troisième trimestre.
Article publié le 1er décembre 2023 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine