Le marché immobilier italien reprend de l'allant après une année 2024 en creux. Ainsi, le premier trimestre 2025 enregistre une hausse des transactions immobilières de 11,2% par rapport à la même période de 2024. La croissance des ventes immobilières, qui concerne l'ensemble des régions, est tirée aussi bien par les ventes dans les grandes agglomérations que dans les milieux non urbains. Tandis que le marché de l'ancien se montre dynamique, les ventes de logements neufs, qui représentent moins de 5% des transactions, reculent sur le trimestre, rompant avec l'important rebond du trimestre précédent où elles avaient crû de 45%. Enfin, les acheteurs semblent également se porter sur des surfaces plus grandes, la hausse des surfaces échangées étant supérieure à celle des ventes observées.

L'une des principales caractéristiques de ce trimestre est la reprise du marché immobilier dans les régions nord du pays. Ainsi, les transactions dans le Nord-Est augmentent de +15% par rapport au T1 2024, avec en tête la Vénétie (+14%) et l'Émilie-Romagne (+14%). Les transactions dans les régions du Nord-Ouest ont également augmenté de +12,3%, tirées par le rebond des ventes de logements en Ligurie, au Piémont et dans la Vallée d'Aoste. Ce dynamisme se reflète en particulier dans les performances des grandes agglomérations de la région, avec Gênes mais également Turin qui enregistrent la croissance des ventes la plus forte parmi les huit plus grandes villes italiennes (de respectivement 13,5% et 12,2%). Pour ce qui est de la Lombardie, le marché reste en croissance, aligné avec la moyenne nationale avec un ralentissement des transactions à Milan.

Les ventes immobilières dans les régions du Centre suivent également cette dynamique avec une hausse des transactions de 12,7% par rapport au T1 2024. L'Ombrie, qui semble jouir d'une nouvelle attractivité, se démarque avec +22% de hausse et fait partie de ces régions comme les Abruzzes où le marché immobilier rencontre un dynamisme nouveau post-Covid. La croissance des ventes est également soutenue en Toscane malgré le recul des transactions à Florence, où le marché immobilier recule de 7% sur le trimestre. Dans le Latium, la croissance, bien qu'élevée, se situe en dessous de la moyenne nationale ; elle reste néanmoins portée par la croissance encore soutenue des ventes dans la capitale (+10,7%), où le marché est tiré, tout comme à Gênes, par les primo-accédants (85% de "prima casa").

Enfin, si le nord du pays semble renouer avec le dynamisme des ventes, ces dernières augmentent moins vite dans les régions du Sud et les Îles, rompant avec la tendance post pandémique tirée par les changements dans les modes de vie et de travail.

Si les ventes immobilières ont rebondi au cours du trimestre, les prix de ventes poursuivent aussi leur trajectoire ascendante avec une hausse de 4,4% pour le deuxième trimestre consécutif au T1 2025. Contrairement aux trimestres précédents où la hausse des prix a été tirée par la croissance des prix dans les logements neufs, la tendance s'est inversée en début d'année avec une dynamique davantage soutenue par l'ancien qui augmente de +4,9%. Les difficultés du marché du logement neuf après le boom du T4 2024 se reflètent sur des prix en net ralentissement à 1,5% ainsi qu'un acquis fortement négatif pour ce segment à -4%.

Notre opinion – La croissance de l'investissement en logement au T1 pourrait néanmoins être une bonne nouvelle pour le segment du logement neuf, de même que la hausse de la production dans la construction en avril qui signale que ce dernier se renforce après le ralentissement de février et mars. L'inflexion des prix sur le marché du logement neuf contraste avec la vivacité de celui de l'ancien, dont l'acquis pour 2025 passe à 2,5%, soit en légère accélération par rapport à ses performances de 2024. Dans un marché qui se caractérise par une offre de biens en baisse et une demande encore dynamique, il est probable que la croissance des prix se maintienne dans les trimestres à venir. Il en va de même pour les transactions, avec des enquêtes qui montrent des intentions d'achat en hausse pour les six prochains mois. La dynamique pourrait néanmoins s'essouffler à moyen terme. C'est ce qui ressort de l'enquête d'opinion de la Banque d'Italie menée auprès des agences immobilières, qui note les tensions actuelles sur le marché (délais de mise en vente plus courts et un solde concernant les acheteurs potentiels en amélioration) mais anticipe une détérioration des perspectives à moyen terme (horizon de deux ans).

Article publié le 20 juin 2025 dans notre hebdomadaire Monde – L'actualité de la semaine