1. Quand le doute bouscule les marchés financiers
2. Zone euro : l’indice PMI composite poursuit sa remontée, tiré par les services
3. France : légère baisse de l’emploi salarié du secteur privé au cours du troisième trimestre
4. Espagne : le tourisme solide après la haute saison
5. Banque centrale d’Angleterre : la trajectoire des taux reste à la baisse, la pause sera courte
6. Arabie saoudite : déficit 2025, dérapage ou stratégie assumée ?
Quand le doute bouscule les marchés financiers. Zone euro : l’indice PMI composite poursuit sa remontée, tiré par les services. France : légère baisse de l’emploi salarié du secteur privé au cours du troisième trimestre. Espagne : le tourisme solide après la haute saison. Banque centrale d’Angleterre : la trajectoire des taux reste à la baisse, la pause sera courte. Arabie saoudite : déficit 2025, dérapage ou stratégie assumée ?
Marchés – Quand le doute bouscule les marchés financiers
Les marchés financiers ont été secoués par l’avertissement lancé par de grands dirigeants de Wall Street, notamment de Morgan Stanley et de Goldman Sachs, alertant sur un possible repli des marchés actions en raison de valorisations jugées excessives, plus particulièrement dans les secteurs de hautes technologies et de l’intelligence artificielle. Les baisses évoquées pourraient atteindre entre 10% et 15% et survenir dans les six mois à deux ans. Ces annonces ont ébranlé les marchés : en termes de bulle spéculative, la référence implicite est, assez naturellement, l’éclatement de la bulle Internet à la toute fin des années quatre-vingt-dix. L’indice S&P500 n’a cessé de progresser pour atteindre des niveaux systématiquement qualifiés de ʺsommets historiquesʺ (jusqu’à ce qu’un nouveau sommet soit atteint). Cette envolée a été alimentée par l’engouement pour l’IA générative et des investissements massifs dans les secteurs technologiques qui, pour l’instant, offrent des promesses de croissance et de gains de productivité quasiment in-quantifiables, donc largement in-quantifiées. La révolution technologique en cours inquiète d’autant plus qu’elle suppose des liens commerciaux apaisés entre les États-Unis et l’Asie. Dans un contexte de tensions commerciales accrues autour de composants stratégiques, les vulnérabilités sont évidentes. L’indice S&P500 enregistre ainsi un recul de 1,8% cette semaine, tandis que l’Euro Stoxx se replie de 1,2%.
La paralysie du gouvernement fédéral américain se poursuit depuis plus de 37 jours : c’est un record historique qui produit des blocages aux multiples répercussions pour l’économie américaine. Au-delà du non-paiement des fonctionnaires fédéraux (environ 1,4 million de personnes), c’est dorénavant l’interruption du versement des aides alimentaires pour près de 42 millions d’Américains (programme SNAP) qui sévit. Enfin, la suspension des salaires des agents aéroportuaires et des contrôleurs aériens, occasionne une désorganisation croissante en termes de voyage et de logistique. Ainsi, 40% des aéroports seraient touchés par une réduction d’au moins 10% de leur capacité de vols. Ces blocages risquent de peser sur la croissance américaine. À ce stade, le Sénat demeure bloqué sur le vote du budget avec une majorité relative en faveur des républicains (53 contre 47 pour les démocrates), alors qu’une majorité qualifiée de 60 suffrages est nécessaire pour l’adoption de la plupart des projets de loi. Le camp démocrate demande une prolongation de certaines subventions d’assurance maladie, tandis que l’administration Trump reste focalisée sur la politique étrangère et refuse de céder à l’obstruction parlementaire de l’opposition. Un jeu politique bien connu, mais dont les conséquences pourraient se faire sentir lors des élections de mi-mandat l’an prochain.
Par ailleurs, la Cour suprême des États-Unis a commencé à examiner la légalité des droits de douane imposés par le président Donald Trump au titre de la loi sur les pouvoirs économiques d’urgence (IEEPA). Les juges ont exprimé des doutes quant à l’autorité présidentielle en ce domaine, ce qui pourrait mener à une annulation partielle de ces droits. L’administration Trump prévoit de recourir à d’autres articles de lois sur le commerce, pour maintenir les tarifs annoncés.
Du côté des quelques données macro-économiques disponibles, l’enquête ADP signale une hausse de l’emploi privé au mois d’octobre après deux baisses mensuelles consécutives Le rapport fait état d’embauches inférieures à celles enregistrées plus tôt dans l’année et d’une croissance stable des salaires sur un an et souligne que les changements dans l’offre et la demande sont ʺéquilibrésʺ.
Outre-Manche, à l’issue d’un vote serré, la Banque d’Angleterre a maintenu son taux directeur inchangé à 4%. L’inflation britannique atteint 3,8%, soit la plus élevée des pays avancés du G7 et son taux directeur est le double de celui de la Banque centrale européenne. La décision de la BoE n’a pas surpris les investisseurs, qui penchent sans grande conviction en faveur d’une baisse du taux directeur le mois prochain (probabilité de 55%).
En zone euro, dans sa version définitive à 52,5 points, l’indice d’activité composite d’octobre signale une légère amélioration : une hausse du rythme d’expansion, portée principalement par l’accélération des services.
Les marchés obligataires sont restés relativement ʺsereinsʺ durant la semaine, les taux allemand et américain à dix ans n’ont augmenté que de quelques points (respectivement 4 et 3 points de base). Les primes de risque française et italienne sont restées stables. En parallèle, la devise européenne s’est très faiblement appréciée face au dollar (+0,2% à 1,15). Enfin, lesté par les inquiétudes concernant la croissance américaine, le prix du baril de pétrole en mer du Nord a chuté de 1,4%.
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Les faits marquants de la semaine ‒ 10 novembre 2025
Chaque semaine les experts de la direction des Études Économiques du Crédit Agricole vous proposent un résumé en 4 minutes des derniers faits marquants de l'économie.